jeudi 8 février 2007

Le métro arrive à la station Université de Montréal et je sors, accompagnée d’une foule d’étudiants. La masse marche ensemble, prend l’escalier comme un seul corps : têtes qui surgissent et replongent dans le flot d’épaules, genoux et pieds qui doivent agir ensemble pour éviter de trébucher. J’avance dans l’armée de chair, mes yeux rivés sur deux bottes devant moi. Je dois faire correspondre mes pas avec ces bottes pour éviter de marcher sur les talons disloqués. Je lève la tête : un homme reste debout, près du haut de l’escalier. Incapable de descendre, entouré et avalé par la marée qui le noie en vagues, il regarde désespérément le métro qui s’en va.

1 commentaire:

brunette a dit...

vraiment très très bonne trace! la puissance du nombre...

 
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