mercredi 17 janvier 2007

Au plateau Mont Royal, une très vieille femme attend devant un restaurant italien. Son manteau vert tombe jusqu’à ses chevilles, entourant son cou de fourrure olivâtre. Elle est très bien coiffée et méticuleusement maquillée. Mentalement je l’insère dans une certaine classe de femmes vieilles, à l’apparence toujours bien soignée, à la peau un peu trop matte et aux joues un peu trop rouges, aux cheveux bouclés de couleur qu’on trouverait quelque part dans le spectre entre le gris et l'orange. Son sac à main est du même cuir noir que celui, étincelant, de ses chaussures. Lorsque je m’approche d’elle, je dévisage les bagues variées sur ses mains lacérées de rides : or, diamants, pierres précieuses. Elle me dévisage à son tour, et de sa bouche peinte en rouge à lèvres cerise foncée provient une seule phrase : « Vous ne me payeriez pas un spaghetti, mademoiselle? »

2 commentaires:

Maïa a dit...

Comme quoi, les petites vieilles, elles ne sont pas toutes pareilles (cf. trace de brunette). Sans blague, la misère a vraiment plusieurs visages. Ça ne serait pas, par hasard, une scène qui t'a hantée tout le long d'une certaine journée où on aurait bossé ensemble?

firenze a dit...

Oui, et qui continuera de me hanter jusqu'à ce que je la retrouve et lui paie un spaghetti...

 
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