A la lecture du Journal du dehors d'Annie Ernaux, la perception du quotidien est transformée. Là où l'on croyait qu'il n'y avait rien à remarquer ou à raconter se cache en fait une réalité protéiforme. Ce sont ces menus événements que nous avons décidé de retranscrire. Il ne s'agit pas de pasticher l'écriture d'Ernaux mais simplement de devenir attentifs aux vies extérieures.
"J'ai eu envie de transcrire des scènes, des paroles, des gestes d'anonymes, qu'on ne revoit jamais, des graffiti sur les murs, effacés aussitôt tracés. Tout ce qui, d'une manière ou d'une autre, provoquait en moi une émotion, un trouble ou de la révolte. [...] Il ne s'agit pas d'un reportage, ni d'une enquête de sociologie urbaine, mais d'une tentative d'atteindre la réalité d'une époque [...] au travers d'une collection d'instantanés de la vie quotidienne collective. C'est, je crois, dans la façon de regarder aux caisses le contenu de son Caddie, dans les mots qu'on prononce pour demander un bifteck ou apprécier un tableau, que se lisent les désirs et les frustrations, les inégalités socioculturelles. Dans la caissière humiliée par la cliente, le S.-D.-F. qui fait la manche et que les gens évitent, les violences et les hontes de la société - dans tout ce qui semble anodin et dépourvu de signification parce que trop familier ou ordinaire. Il n'y a pas de hiérarchie dans les expérience que nous avons du monde. La sensation et la réflexion que suscitent les lieux ou les objets sont indépendantes de leur valeur culturelle, et l'hypermarché offre autant de sens et de vérité humaine que la salle de concert."
- Annie Ernaux, "Avant-propos", Le journal du dehors
Lisez Journal du dehors et/ou La Vie extérieure, envoyez votre adresse courriel à journaldesvies
exterieures@hotmail.com et devenez releveur de traces.
3 commentaires:
splendide!!!
eh brunette t as oublie ton adresse sur la boite aux lettres ouarf
vive toi brunette, super blog c est une bonne façon de continuer le travail de l expo merci encore
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